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Coronavirus et hydroxychloroquine : le couple Buzyn-Lévy

 

« Si tous ces faits sont confirmés, nous allons vers un des plus grands scandales d’Etat que la France ait connus. » Sur les réseaux sociaux, des partisans de Didier Raoult, défenseur de l’hydroxychloroquine comme remède à l’épidémie de Covid-19, sont convaincus que si les résultats de son essai clinique ont été froidement accueillis par la communauté scientifique, la « caste médiatique » n’y est pas pour rien. Selon eux, les coupables sont tout trouvés : l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn, et son mari, l’ex-directeur de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), Yves Lévy.

Des messages partagés des centaines de milliers de fois accusent la candidate à la Mairie de Paris et son époux d’avoir torpillé les travaux de Didier Raoult et de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection qu’il dirige à Marseille. Le tout sur fond de soupçons de conflits d’intérêts. Parmi la multitude de publications, nous en avons sélectionné deux, extrêmement virales sur Facebook.

Ce que disent les rumeurs

Dans un premier texte, il est notamment écrit qu’Yves Lévy aurait inauguré le laboratoire P4 de Wuhan « d’où le virus est sorti », que celui-ci était en conflit avec Didier Raoult et qu’il a refusé des labels à son établissement, l’IHU de Marseille

 

 

Yves Lévy était-il en conflit avec Didier Raoult, au point de « retirer leur label aux nouvelles unités de l’IHU de Marseille en 2018 » ?

Yves Lévy est un médecin reconnu, spécialiste dans le domaine du VIH. En 2014, il a pris la tête de l’Inserm. Cette institution est placée sous la cotutelle des ministères de la santé et de la recherche. Lorsque sa femme, Agnès Buzyn, a été nommée ministre de la santé en mai 2017, des soupçons de conflits d’intérêts ont émergé. Dès la prise de fonctions de cette dernière, un décret avait été pris pour retirer au ministère de la santé la cotutelle de l’Inserm

 

Entre Didier Raoult et Yves Lévy, il y a bien eu un différend. L’infectiologue marseillais a été l’un des premiers à dénoncer un possible conflit d’intérêts entre l’Inserm et le ministère de la santé. Il s’est aussi montré très critique envers l’institution, comme l’explique le journaliste Hervé Vaudoit, auteur de L’IHU Méditérranée Infection. Le défi de la recherche et de la médecine intégrées (éd. Michel Lafon, 2018) : « Avec des articles (…) pour déplorer que l’Inserm ait, depuis trente ans, fait sortir la recherche médicale des hôpitaux universitaires, il pouvait difficilement espérer le soutien indéfectible d’Yves Lévy. »

Le conflit s’est cristallisé autour des statuts et labels de l’IHU de Marseille. Ces instituts hospitalo-universitaires bénéficiaient, depuis leur création en 2010, d’un statut de fondation de coopération scientifique, qui leur accordait une large autonomie et liberté de recherche. Or Yves Lévy plaidait pour l’abandon de ce statut, selon le journaliste Hervé Vaudoit. Quand Mme Buzyn a annoncé vouloir changer ce statut en septembre 2017, l’annonce a provoqué la colère de M. Raoult, qui s’en est ému dans la presse. Matignon a été contraint d’intervenir.

Autre motif de courroux, en 2018, l’Inserm et le CNRS ont retiré leur label aux unités de recherche de l’IHU de Marseille. Une conséquence de cette bataille engagée entre les deux hommes, selon le camp Raoult. L’Inserm explique au Monde que cette décision n’émanait pas d’Yves Lévy seul :

« Les projets d’unités de recherche sont évalués par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, puis par les instances d’évaluation de l’Inserm : commissions scientifiques spécialisées et conseil scientifique. Ces dernières émettent un avis sur lequel la direction de l’Inserm se base pour accepter ou non la création ou le renouvellement de l’unité avec un label Inserm. La décision a été prise à la suite du processus décrit. »

En outre, la même année, un autre organisme de recherche, le CNRS, a également retiré son label aux unités de l’IHU dirigé par M. Raoult.

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